Titre original | La part alcoolique du Soi |
Date de parution | 1999 |
Dépôt légal | 2000 |
Langue originale | français |
Réalisation | Alain Casanova |
Production(s) | Starfilm International et Le Carnet Psy |
Auteur(s) | Michèle Monjauze |
Public | Professionnels |
Support | DVD |
Durée | 59mn |
Michèle Monjauze: la part alcoolique du Soi

Descriptif
Michèle Monjauze, La part alcoolique du Soi, 1999, Paris, Dunod. 303 pages. ISBN 2-10-004406-0.
Quatrième de couverture
Dans son précédent ouvrage La problématique alcoolique (Dunod, 1991), Michèle Monjauze posait les bases de la compréhension du fonctionnement psychique des alcooliques. Son nouveau livre en explicite les conséquences sur la prise en charge clinique.
Les conditions d'une relation pleinement thérapeutique sont clairement détaillées et analysées selon trois axes. Michèle Monjauze précise d'abord les hypothèses psychanalytiques kleiniennes et postkleiniennes relatives à l'origine du psychisme pour expliquer la faille archaïque dont le symptôme témoigne. L'ouvrage propose ensuite une description des caractéristiques du fonctionnement alcoolique. Pour la première fois, cette problématique d'ordre autistique est présentée en terme de sémiologie, de psychopathologie et de psychogenèse et le statut psychanalytique de l'objet alcool y est développé. Le troisième volet de l'ouvrage est consacré aux répercussions de cette problématique sur les choix thérapeutiques dans le cadre des psychothérapies individuelles, de groupe, de l'ergothérapie ou de la relaxation.
L'accent est notamment mis par l'auteur sur la capacité du patient à gérer lui-même la part alcoolique de sa personnalité. Michèle Monjauze démontre que l'abstinence, lorsqu'elle est indispensable n'est plus vécue comme amputation et appauvrissement. Elle devient le creuset propice à l'expression créatrice où la part alcoolique devient une composante de la personnalité et fournit parfois un sens à la vie.
Michèle Monjauze
Est psychologue clinicienne de formation psychanalytique. Spécialiste de la pathologie alcoolique, elle anime séminaires et stages de formation consacrés à l'approche de la psychologie clinique dans la prise en charge.
Lire le compte-rendu du tchat du 27 mars 2001
CP : L'alcoolique a un « manque à lui même » selon vous, pourriez vous préciser ?
Auteur : L'alcool est une auto-guérison, l'alcool complète l'alcoolique.
Auteur : Il n'y a rien de mieux que de faire sa note de recherche soi-même.
Boju : Vous parlez de polytoxicomanie, est-ce fréquent avec l'alcoolique ?
Auteur : La polytoxicomanie est de plus en plus fréquente à cause du large éventail de l'offre. Un toxicomane peut devenir alcoolique. Je ne connais pas d'alcoolique qui soit devenu plus tard toxicomane.
Boju : Chez l'adolescent, l'alcool est-il moins transgressif que les drogues douces ?
Marni rentre dans la discussion.21:04:25
Auteur : Certes, puisque l'alcool est un produit licite.
sfsq rentre dans la discussion.21:05:17
Marni : Où peut-on décrocher « sérieusement » ?
Auteur : Allez voir les groupes d'abstinents.
Auteur : Si c'est nécessaire, demandez une cure de désintoxication.
FQSFQ rentre dans la discussion.21:06:40
Boju : N'est-ce pas à l'adolescence que le choix du toxique sera déterminant ?
Auteur : Oui, déjà, mais pour certains plus tard.
Marni : Je ne supporte pas l'idée d'aller étaler mes histoires dans un groupe.
Auteur : Demandez à la permanence les coordonnées d'un seul abstinent ou consultez au CHAA.
Pat rentre dans la discussion.21:09:03
Boju : Dans l'interview vous parlez de honte très caractéristique de l'alcoolique. Quelle est sa genèse, sa préhistoire (dans l'enfance ?) ?
Auteur : Nombre d'alcooliques ont été élévés dans un milieu où l'enfant n'a pas été respecté et l'identité conférée a été d'emblée une identité honteuse.
léa rentre dans la discussion.21:12:41
CP : La dépression plus ou moins masquée fait-elle partie de cette genèse de la honte ?
Auteur : Oui, pourquoi pas. La honte sépare des autres et contribue à l'idée dépressive qu'on n'existe pas.
Pat : Quels groupes d'abstinents ?
Auteur: Les groupes d'abstinents dont je parle sont auto-gérés. En institution, il ne s'agit pas de groupes d'abstinents, mais de groupes visant l'abstinence. J'ai développé la technique d'intervention dans ces groupes dans mes deux ouvrages.
Auteur : L'Association nationale de prévention de l'alcoolisme tient à disposition les adresses de tous les groupes.
Boju : Quelle formation recommandez vous pour être animateur de groupe d'abstinents ? L'université de médecine et de psychologie ne propose pas grand chose.
Auteur : Un appel téléphonique à un abstinent peut être déterminant.
léa : Dans l'interview, vous parlez de la difficulté de l'entre-deux chez l'alcoolique. Pensez-vous qu'on ne la rencontre que dans cette problématique ?
Auteur : La question de l'entre-deux se pose dans toutes les problématiques psychotiques, mais probablement très spécifiquement chez les alcooliques.
Marni : Comment supporter deux mois d'attente dans un centre de désintoxication ? ? ?
CENSURE (Pat) :
Auteur : Ne pas attendre. En chercher un autre qui vous prenne tout de suite. Par exemple, allez aux permanences de l'hôpital de Saint-Cloud
Boju : Que dire de l'image du corps de l'alcoolique mais aussi de celui qui s'engage dans une cure de désintoxication ? Quelle est la part du masochisme ?
Auteur : L'image du corps de l'alcoolique est incomplète, surtout sans alcool. Choisir la désintoxication est très difficile, parce que souvent on considère que sans alcool on ne peut pas vivre, tout en sachant que l'alcool tue.
Marni : J'ai déjà bien fait le tour des réponses médicales. Qu'est ce qu'il ya d'autre ?
CENSURE (Pat) :
Auteur : Vous pouvez toujours aller voir ce qui se passe dans un groupe d'abstinents sans dire un mot.
léa : Quel est à votre avis la médiation thérapeutique la plus appropriée à l'alcoolique ?
CENSURE (Pat) :
Auteur : Pour se désintoxiquer soi-même, on pose le verre d'alcool et on boit de très grandes quantités d'eau pour éviter la déshydratation. On refuse l'alcool minute par minute au début, on peut le faire 24 heures par 24 heures ensuite. Courage ! C'est une entreprise extraordinaire.
Boju : Vous parlez du « tout ou rien » de l'abstinence. Quelles sont les alternatives ?
CENSURE (Pat) :
Boju : On fait grand cas des prescriptions médicamenteuses pour l'abstinent ? Quel est l'état des lieux ?
Auteur : Pour en savoir plus sur les prescriptions médicamenteuses, lire l'article de Batel et Larivière dans le Carnet Psy spécial Alcoolisme.
Pat quitte la discussion.21:27:38
Auteur : Chacun peut trouver la sienne parmi tout ce qui est proposé aux alcooliques dans les lieux de soins divers. Il me semble que « faire » un geste qui ne soit pas celui de boire, mais un geste créatif peut aider beaucoup.
Pat rentre dans la discussion.21:28:10
Pat : Avez vous déjà travaillé avec des groupes d'alcooliques anonymes ?
Auteur : Oui, le plus souvent possible et avec d'excellents résultats.
Auteur : Vous pouvez faire l'essai d'une sobriété accompagnée, mais c'est rarement possible.
Marni : Est-ce possible d'avoir des échanges par chat, mail pour les alcooliques ?
Auteur : Vous pourriez poser la question aux alcooliques anonymes ou l'association nationale de prévention de l'acoolisme.
CP : Vous parlez de « machine à tenir » ? Pourriez-vous en dire un peu plus ?
Auteur : Le fait que l'effet le plus sensible de l'alcool soit la perte de la capacité de maintien laisse penser que certains alcooliques ont souffert, bébés, d'un portage défectueux. Leur aggripement au verre, qui est un objet dur, la propension de certains à des activités machiniques, l'attrait de certains autres pour la conduite automobile, semblent confirmer cette hypothèse.
CP : Est-ce dans cet esprit que vous évoquez une « part alcoolique du soi » ? Est-ce ici le self de Winnicott ?
Auteur : Il ne s'agit pas du self de Winnicott, mais de la part souffrante, clivée de la partie adaptative de la personnalité.
Boju : Mais le soi est bien dans un ancrage corporel et interactif très précoce ; est-ce de lui dont vous parlez ?
Auteur : Absolument, il s'agit du soi corporel précoce, tel que décrit par les kleiniens. C'est probablement à ce stade que la faille psychique alcoolique s'est inscrite.
léa : Pensez-vous que ce soit une difficulté que de travailler en groupe de parole avec une vingtaine de personnes ?
Auteur : Selon Anzieu, un groupe d'une vingtaine de personnes est un « groupe large » dont les angoisses sont beaucoup plus sensibles que dans un petit groupe. Le monitorat d'un groupe large est difficile.
Marni : Au fond la prise d'alcool est-elle différente de n'importe quelle autre toxique ?
Auteur : Certainement, puisque les effets sont très différents.
Boju : La dynamique psychanalytique conduit à l'interprétation ; certains alcooliques ne semblent pas du tout preneur de cette construction...
MD rentre dans la discussion.21:46:22
Auteur : En effet, la cure psychanalytique, et notamment l'interprétation est une contre-indication chez les alcooliques.
Boju : Que proposer d'autre que des voies directes de mise en sens par la parole : des médiations ? lesquelles ? en groupe, en individuel ?
Auteur : Des médiations qui inscrivent dans le temps : la terre, le jardin, beaucoup d'alcooliques ont des intérêts que l'on peut cultiver avec eux, si on s'en enquiert. La relaxation est une méthode de choix. Selon le patient, cela peut se faire en groupe ou en individuel.
Marni : On peut être alcoolique et faire de la peinture, du théatre...
Auteur : C'est essentiel : quand on tient le pinceau ou qu'on interprète un rôle, on ne boit pas ou moins.
Boju : À quelle type de relaxation pensez vous ?
Auteur : C'est une relaxation statico-dynamique, telle que Hissard l'a décrite dans « La Part alcoolique du Soi ».
MD : Je trouve votre hypothèse sur le portage des alcooliques quand ils étaient bébés assez audacieuse ? Pouvez vous y revenir ?
E.G. rentre dans la discussion.21:51:21
Auteur : Mon hypothèse est la suivante : ce qui est recherché dans les effets d'une drogue est la reviviscence de la nature des traumatismes initiaux. L'alcoolique qui perd l'équilibre et cherche à se tenir montre, comme à rebours, le portage dont il a été victime.
MD : Avez-vous une experience clinique de la relation mère alcoolique/bébé ?
Auteur : J'en ai eu une qui montrait une mère qui ne tenait pas son bébé, mais l'« aggripait », sans compter les épisodes de sa démarche ébrieuse.
léa : Comment gérez-vous une psychothérapie quand une personne que vous suivez participe également au groupe de parole que vous animez ?
Auteur : Effectivement, c'est quelque chose qui a pu arriver, mais qui n'a pas duré très longtemps, la psychothérapie se poursuivant en parallèle avec la participation à un autre groupe.
CENSURE (E.G.) :
CP : Quelle est votre position à l'égard de l'alcoologie ?
Auteur : L'alcoologie est indispensable : on y trouve le pire et le meilleur !
CP : Peut-on parler de prévention de l'alcoolisme ? Si oui comment la voyez-vous en France terre des grands crus ?
Auteur : Ne devient pas alcoolique qui veut. Ce ne sont pas les régions vinicoles qui présentent le plus d'alcooliques.
Marni : Tout le culturel est imbibé d'alcool en france ! ! !
Auteur : C'est vrai, mais dans les pays où ce n'est pas le cas on observe un pourcentage d'alcooliques graves d'environ 9%.
léa : Que pensez-vous du regroupement alcoologie-addictologie ?
Auteur : Cela me gêne parce que je pense que chaque addiction est extrêmement spécifique.
Boju : Avez vous des actions d'information en direction des généralistes ? Ils sont en prise directe non ... et prescrivent beaucoup d'antidépresseurs...
CP quitte la discussion.22:10:02
CENSURE (Auteur) :
CP rentre dans la discussion.22:21:08
CP : Mille excuses : une panne du réseau Internet a interrompu Le chat. Pour poursuivre se reconnecter svp
CENSURE (Auteur) :
CP : Que lire dans la littérature, quel films... pour explorer le monde de l'alcoolique ?
CENSURE (Auteur) :
CP : Les cyberscopes remercient vivement M. Monjauze pour sa participation. Prochaine Cyberscopie ; L'Homoparentalité. Chat le 24 avril à 21h. Bonsoir à tous.